Depuis plusieurs années, Fanny Laux (aka @talksaboutfanny) est atteinte d’endométriose de stade 3. Entre fatigue et douleur, la niçoise se confie sur sa maladie. Témoignage.
« C’était le 28 décembre 2019 », se souvient-elle. A l’occasion de la journée mondiale contre l’endométriose, Fanny Laux nous partage son témoignage. C’est après les fêtes de Noël que les premières « grosses douleurs » surgissent. « J’ai eu très mal en bas du ventre, au côté droit précisément. C’était si douloureux que je ne pouvais ni manger, ni marcher. Ce jour-là, on m’a dit « va aux toilettes, ça ira mieux ». Alors que non ! ».
« C’est là que j’ai compris que c’était grave, que j’avais une maladie »
Les maux de ventre persistent. Fanny se tord de douleur. En janvier 2020, elle est finalement opérée de l’appendicite. Mais pendant son opération, les choses prennent une autre tournure : les médecins découvrent qu’elle est atteinte d’endométriose.
« Au début, je m’en foutais un peu. Je ne savais pas du tout ce que c’était. Les médecins ne m’ont pas assez informé sur le sujet. J’ai dû aller chercher sur internet », déplore la créatrice de contenu. Finalement, on lui prescrit une pilule en lui affirmant que « tout va bien se passer ». Pour Fanny, il n’y a pas de quoi s’inquiéter. « Pendant deux-trois mois, ça m’a fait du bien, j’étais en pleine forme. Puis ça a dégringolé », raconte-t- elle.
Fanny retourne aux urgences pour la énième fois. Celle qui est d’ordinaire souriante et joviale s’efface petit à petit derrière sa souffrance. Après une matinée passée à faire des tests, les médecins lui confirment de nouveau que ses maux proviennent bel et bien de l’endométriose. « Même si on me l’avait déjà diagnostiquée, c’est là que j’ai compris que c’était grave, que j’avais vraiment une maladie. Depuis, je vis un enfer ». Une prise de conscience qui surgit comme un coup dans l’estomac. Un coup au moral.
L’opération comme dernier recours
Plus jeune, la jeune femme originaire de Nîmes était déjà sujette à des kystes ovariens, des règles et des rapports sexuels très douloureux, des ballonnements… « Sans penser une seule seconde que c’était à cause de l’endométriose », glisse-t-elle. Le 7 avril 2021, Fanny se retrouve une seconde fois au bloc opératoire, pour une coelioscopie. Une technique qui permet d’enlever les nodules d’endométrioses sur les organes, éviter que la maladie s’aggrave et limiter les douleurs. « Je ne supporte pas mon corps depuis l’opération. J’ai toujours été complexée par mon ventre mais là c’est pire : j’ai perdu du muscle et il est très gonflé », confie-t-elle. Malgré son endométriose, malgré son complexe, Fanny ne perd pas son humour. « J’en rigole parfois en l’appelant Jean-Eude, même si ce ventre me fait quand même beaucoup pleurer », raconte-t-elle entre deux rires.
Si la jeune niçoise a toujours été prise au sérieux par ses parents, c’était plus compliqué du côté de ses amis. « Certains ne comprenaient pas, ils pensaient que je simulais, que je faisais de la comédie… », relate la passionnée de photographie. Mais pour elle, le plus dur à accepter est de ne plus pouvoir faire de sport, d’être très vite essoufflée, très vite fatiguée. « Parfois, j’ai l’impression de vivre dans le corps d’une femme de 80 ans ».
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