Du haut de ses 21 ans, Maud n’est pas qu’une simple étudiante en formation de bachelier en e-business. Elle est aussi sa propre patronne ! À côté de ses études, elle décide d’ouvrir sa friperie en ligne : Mo’Vintage. Aujourd’hui, elle nous raconte son aventure entrepreneuriale. Celle d’une jeune femme ambitieuse qui n’a pas peur de se lancer. 

Peux-tu te présenter et nous parler de ton parcours scolaire ?

Je m’appelle Maud et j’ai 21 ans. J’ai créé Mo’vintage le 13 avril 2022 avec l’envie de partager ma passion pour la chine et de changer la vision de la consommation de vêtements de seconde main. Au collège, j’ai étudié les sciences et les langues car je souhaitais devenir sage-femme ou urgentiste. J’avais déjà comme projet d’avoir une friperie un jour, mais je voulais d’abord obtenir un diplôme et exercer une profession. Avec la Covid, j’ai tout arrêté et je ne savais plus quoi faire. J’ai fait une première année en tant que professeur de langues, que j’ai arrêtée après mon stage de fin d’année. Je ne savais pas quoi faire, mais j’étais toujours convaincue par l’idée d’avoir une friperie. J’ai donc conclu un « pacte » avec mes parents : je devais rester aux études, mais j’avais leur accord pour commencer à monter mon entreprise et devenir étudiante indépendante. J’ai donc entamé un cursus en e-business qui m’a énormément aidé dans la construction de mon entreprise.

Pourquoi as-tu décidé d’ouvrir une friperie en ligne ? 

De base, le projet n’était pas d’avoir une friperie en ligne, mais plutôt une friperie physique. Cependant, avec toutes les charges liées à l’exploitation d’un commerce en présentiel actuellement, cela demandait un investissement conséquent pour démarrer. J’ai donc opté pour un e-commerce. J’ai également commencé à m’habiller avec des vêtements de seconde main à partir de mes 15 ans. À l’époque, j’ai commencé à travailler en tant qu’étudiante pour subvenir à mes besoins, et acheter des vêtements neufs n’était pas envisageable avec mon budget. C’est ainsi que j’ai commencé à chiner, et c’est là que mon amour pour la friperie a commencé.

La seconde main, c’est ton dada. 

J’ai une passion pour dénicher des trouvailles uniques à des prix abordables. Il est important pour moi que ces trouvailles soient de qualité, car je souhaite leur offrir une seconde vie.

 

Finalement, qu’est-ce qui t’a ouvert les yeux sur la fast fashion et la surconsommation ?

Les polémiques entourant les conditions de travail des employés des grandes chaînes, ainsi que les problèmes de déchets et de pollution causés par ces industries, ont éveillé ma conscience sur les enjeux de la fast fashion.

Quelles valeurs veux-tu partager à travers ta marque ?

Les principes fondamentaux qui me tiennent le plus à cœur sont l’universalité, l’écologie, un prix abordable, et la volonté de transformer la perception préjudiciable qui entoure la friperie. Cette perception englobe des préjugés tels que l’idée que les vêtements de seconde main sentent mauvais, sont sales ou de qualité médiocre. Chaque article est sélectionné minutieusement en prenant en compte plusieurs critères tels que sa composition, sa marque et sa qualité. Chaque pièce est choisie à la main avec soin.

La pression est intense

Tu dois concilier les études et ton business, cela ne doit pas être simple tous les jours…

Au départ, cela était difficile, mais j’ai dû mettre en place un programme pour pouvoir jongler entre les différentes obligations. J’assistais aux cours importants que je ne pouvais pas suivre seule. Pour le reste, je m’occupais par moi-même et je consacrais mon temps à la friperie.

Quel est le plus dur lorsqu’on est étudiant et entrepreneur ?

Il peut être difficile de concilier les deux, surtout lorsque l’on ne trouve pas souvent d’épanouissement dans son parcours académique. De plus, lorsque l’on décide de se lancer dans l’entrepreneuriat, il n’est pas toujours facile d’être pris au sérieux, c’est pourquoi il est essentiel d’être bien entouré. L’entrepreneuriat comporte de nombreux aléas, il faut être constamment prêt à tout, prendre parfois des décisions rapides et savoir saisir les bonnes opportunités.

Une journée type dans ta peau, ça ressemble à quoi ?

Généralement le matin, je m’occupe des tâches administratives telles que la gestion des documents, des commandes et des réponses aux e-mails et aux messages sur les réseaux sociaux. L’après-midi est souvent consacré à la prise de photos, au lavage et au repassage des articles, ainsi qu’à la préparation des mises en ligne.

As-tu eu des moments de doute, des envies de tout abandonner ? 

Les moments de doute sont fréquents, presque quotidiens. Lorsque l’on se retrouve seul(e) à diriger un projet, on remet en question nos choix chaque jour. En tant que responsable unique du destin de notre entreprise, la pression est intense. Pourtant, jusqu’à présent, je n’ai jamais ressenti le désir d’abandonner. Je vis ma passion et je suis extrêmement reconnaissante de tout ce qui m’arrive, même si la fatigue accumulée peut parfois me donner envie de tout abandonner. Heureusement, ces moments passent rapidement.

Quels conseils donnerais-tu à un étudiant qui n’ose pas se lancer dans ses projets ?

Il est préférable de se faire confiance et de saisir le bon moment pour se lancer, même si cela n’est jamais simple et ne le sera jamais. Il n’y a pas de moment idéal pour commencer, et reporter à plus tard ne constitue pas une solution. Il faut oser, et si les choses ne fonctionnent pas, cela sera toujours une leçon apprise, et rien n’empêche de recommencer par la suite. Si tu sens que ça bout au fond de ton petit cœur, vas-y, fais-le.

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