C’est entre les murs de l’Hôtel Beau Rivage, au coeur de Nice, que Mandy, Audrey, Marylou et Maurane préparent leur projet d’étude. 

Ces quatre étudiantes, en troisième année de Bachelor à l’école ISEFAC, doivent organiser et présenter un défilé en l’honneur de Sonia Rykiel, surnommée la reine du tricot. De la création des tenues à la confection, en passant par l’aspect marketing et événementiel, sans oublier la communication… Tous les aspects doivent être traités. Créer un défilé de A à Z cache une importante charge de travail et quelques complications, surtout en pleine crise sanitaire.

Le plus dur est de rester motivé, ne pas crouler sous la fatigue

Il faut s’organiser. Travailler en équipe. Se répartir les tâches. Communiquer régulièrement. Mais la Covid-19 ne facilite pas les choses. « C’était très compliqué pour se voir. Il faut savoir que nous étions dans quatre villes différentes. Nous avons dû tout faire à distance et nous adapter » relate Mandy. « On était moins efficaces parce qu’on ne pouvait pas croiser nos savoir-faire. On avait chacune une tâche à faire et on devait s’y tenir de A à Z. Si nous avions pu être ensemble, ça aurait été plus facile de s’entraider. Le plus dur est de rester motivé, ne pas crouler sous la fatigue », ajoute Marylou.

Les jours passent, le défilé se rapproche mais l’incertitude continue de peser. Comment mettre en place un défilé de mode si ce dernier peut être annulé à la dernière minute ? « Un jour, on nous disait que le projet pouvait avoir lieu, le lendemain on nous disait que non. On ne savait plus trop si on devait continuer d’avancer », déplore Mandy. Pour Maurane, la situation reste très compliquée pour les étudiants, dans sa généralité et « pas seulement par rapport au défilé ». 

Un travail d’équipe 

Malgré les difficultés et les moments de doute, l’envie de réussir gagne du terrain. A une semaine du jour-J, les quatre jeunes filles se serrent les coudes et redoublent d’efforts pour terminer les préparatifs à  temps. « On a l’habitude de travailler ensemble. Sans notre groupe, je n’aurais pas eu de motivation », confie Audrey. « Il faut se motiver. Toutes ensemble », acquiesce Mandy. L’important est de ne pas avoir peur de se tromper, ni de recommencer.

« C’est comme ça qu’on avance et qu’on apprend », confirme Marylou. Si ces étudiantes ont réussi à gérer leur temps, c’est grâce au rétroplanning. « C’est super important de savoir ce qu’on doit faire à l’avance et s’y tenir. Parce que sinon, on est rapidement submergé de tâches à faire et le temps n’est plus suffisant », conseille cette dernière. 

Un défilé à l’effigie de Sonia Rykiel

A l’intérieur de l’hôtel Beau Rivage, des bijoux ornent la table tandis que des vêtements sont accrochés sur un portant métallique. Tricot à rayures, jupe transparente, jean fendu, robe de mariée… Au total, onze créations attendent patiemment d’être portées par les mannequins. « Notre première tenue, ce sera une femme entièrement peinte. Du bodypainting », ajoute Marylou. 

Mémoire 1968 est une collection capsule qui reprend les codes de la maison de couture Sonya Rykiel. « On a analysé ses anciens défilés et les éléments qui revenaient souvent : les rayures, le transparent, le noir, le rouge, les strass… », explique Mandy. « Notre collection est très jeune. On a réussi à faire un travail qui correspond à l’image de la femme moderne que veut Sonia Rykiel », ajoute Maurane. Autour d’une table, les filles s’activent à déchirer des pages de livres. « Sonia était passionnée de littérature. Dans toutes ses boutiques, il y a des bibliothèques. Ça fait partie de son ADN. Pour notre shooting photo et notre défilé, on a décidé de jouer sur cet aspect. On va coller des feuilles sur le mur pour avoir un joli fond », illustre Audrey. Pour ces étudiantes, leur projet touche à sa fin. « Je pense que le jour-J on va toutes pleurer tellement qu’on sera fières d’avoir accompli un tel travail », s’exclame Maurane entre quelques rires.