Flexibilité, quête de sens, rapport au management… L’arrivée de la Génération Z sur le marché du travail bouleverse les codes établis. Face aux Baby-boomers, Générations X et Y, cette nouvelle vague de travailleurs ne manque pas de questionner les pratiques traditionnelles. Mais assiste-t-on réellement à un clash des générations ou simplement à une évolution naturelle du monde professionnel ?
La Gen Z, c’est la génération qui a grandi avec un smartphone dans une main et des rêves de liberté dans l’autre. Connectée, ultra-créative et jamais à court d’idées, elle veut tout : un job qui a du sens, du fun au quotidien et surtout, du temps pour elle. Finis les parcours tout tracés et les bureaux gris, place à la flexibilité, aux projets perso et aux valeurs fortes ! Pas question de bosser juste pour bosser : cette génération veut changer les règles du jeu et bousculer le monde du travail… avec un café oat milk latte à la main, bien sûr.
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1 – Une nouvelle approche du travail : entre quête de sens et équilibre de vie
Contrairement à leurs aînés, qui privilégiaient la stabilité de l’emploi et l’ascension hiérarchique, la Génération Z (née entre 1997 et 2012 selon Pew Research) place ses priorités ailleurs. Selon une étude de McKinsey, 70 % des jeunes actifs recherchent avant tout un travail en accord avec leurs valeurs. Autrement dit, un emploi qui a du sens, que ce soit à travers un engagement environnemental, une mission sociétale ou un impact concret.
L’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle est aussi au cœur de leurs attentes. La culture du « métro-boulot-dodo », très peu pour eux ! Pour 75 % des jeunes interrogés par Glassdoor, la flexibilité des horaires et la possibilité de télétravailler sont des critères décisifs dans le choix d’un poste.
→ Ce qui change :
- Moins de fidélité à une seule entreprise, plus de recherches d’expériences variées.
- Priorité au bien-être au travail plutôt qu’à la seule réussite financière.
- Recherche d’un impact concret et alignement avec les valeurs personnelles.
2 – Un management à réinventer : plus horizontal, moins autoritaire
La hiérarchie traditionnelle et les ordres descendants ? Très peu pour la Génération Z, qui privilégie un management basé sur l’écoute et la collaboration. D’après une enquête de Gallup, 61 % des jeunes actifs préfèrent un manager qui joue le rôle de mentor plutôt que celui d’un simple supérieur hiérarchique.
Cette génération attend du feedback régulier, de la transparence et surtout une reconnaissance immédiate. Les évaluations annuelles de performance ? Jugées obsolètes par 80 % des jeunes employés interrogés par Deloitte. À la place, ils réclament des échanges fréquents et constructifs avec leur hiérarchie.
→ Ce qui change :
- Un management participatif et bienveillant plutôt qu’autoritaire.
- Des feedbacks constants au lieu de bilans annuels.
- Plus d’autonomie et de responsabilité dès les premiers mois de travail.
3 – Un rapport au salariat en mutation : freelancing, slashing et entrepreneuriat
La stabilité du CDI n’est plus une priorité absolue pour la Génération Z. Beaucoup préfèrent multiplier les expériences et diversifier leurs sources de revenus. D’après une étude de Malt, 48 % des jeunes actifs considèrent le freelancing comme une option attractive, notamment pour sa liberté d’organisation et la possibilité de choisir ses missions.
Le phénomène du « slashing » (cumuler plusieurs activités professionnelles en parallèle) prend également de l’ampleur. Selon une étude de l’APEC, 30 % des jeunes de moins de 30 ans exercent déjà plusieurs métiers simultanément.
Enfin, l’entrepreneuriat séduit plus que jamais : 45 % des 18-25 ans déclarent vouloir créer leur propre entreprise un jour (selon OpinionWay).
→ Ce qui change :
- Moins d’attachement aux CDI et aux carrières linéaires.
- Une envie de flexibilité avec des modèles hybrides (freelance + salariat).
- Un attrait pour l’entrepreneuriat et les projets indépendants.
4 – Technologie et intelligence artificielle : une génération connectée et adaptable
Ayant grandi avec Internet et les réseaux sociaux, la Gen Z est ultra-connectée et n’a pas peur de l’innovation. L’intelligence artificielle, le travail à distance, l’automatisation… autant de transformations du monde du travail qui sont perçues non comme des menaces, mais comme des opportunités.
Selon une étude de PwC, 67 % des jeunes actifs considèrent que l’IA va améliorer leur productivité et non remplacer leurs emplois. Contrairement aux générations précédentes qui ont parfois du mal à s’adapter aux nouvelles technologies, la Gen Z y voit un moyen d’optimiser son temps et d’éliminer les tâches répétitives.
→ Ce qui change :
- Une adoption rapide des nouvelles technologies et outils collaboratifs.
- Moins d’inquiétude face à l’IA, plus d’optimisme sur son potentiel.
- Un mode de travail hybride devenu la norme.
Clash des générations ou simple évolution ?
Plutôt qu’un conflit de générations, il s’agit surtout d’une adaptation nécessaire du monde du travail aux nouvelles attentes. Si les entreprises souhaitent attirer et fidéliser les talents de la Génération Z, elles devront repenser leurs modes de fonctionnement : plus de flexibilité, plus de transparence et un management bienveillant.
La Gen Z n’est pas « fainéante » ni « trop exigeante », comme certains clichés voudraient le faire croire. Elle cherche simplement à redéfinir le travail à son image : plus humain, plus digital et plus en phase avec les défis du XXIe siècle. À charge pour les entreprises de suivre cette évolution… ou de risquer de voir les jeunes talents s’éloigner vers d’autres horizons.