On dit que l’organisation, c’est la clé du succès. Moi, j’ai trois agendas, une appli de gestion de tâches et un tas de post-it qui me regardent mourir en silence. Parce que dans la vraie vie, être organisée, c’est un mythe vendu par des influenceuses qui rangent leur frigo par couleur et boivent des smoothies verts sans vomir. 

 

Chaque matin, je me réveille avec l’intention d’être cette femme. Celle qui se lève avant son réveil, fait du yoga au lever du soleil et prend le temps de savourer son matcha latte dans une tasse en céramique artisanale. Dans la vraie vie, mon réveil sonne six fois, mon sport se résume à sprinter pour attraper mon bus, et mon café se boit tiède entre deux e-mails passifs-agressifs. 

Au travail, j’ai l’air concentrée. En réalité, j’alterne entre Excel et une recherche existentielle du genre : “Pourquoi ai-je déjà 32 ans et zéro plan d’avenir ?” Tout en jonglant entre les deadlines, les réunions inutiles et cette collègue qui me raconte sa vie avec une passion que je ne mets même pas dans mon propre CV. 

 

Le soir, j’aimerais m’offrir une soirée self-care. Mais le concept est flou. C’est censé être quoi, exactement ? Prendre un bain en lisant un livre inspirant ? Poser des masques en feuille tout en méditant sur mes chakras ? Parce que dans mon cas, ça se traduit plutôt par une sieste ratée, un scroll TikTok de trois heures et un dîner improvisé à base de pâtes trop cuites et d’un yaourt périmé mais “ça passe encore”. 

 

Et puis, il y a les responsabilités d’adulte. Payer ses factures à temps, prendre rendez-vous chez le dentiste, répondre aux mails de la CAF avant qu’ils ne deviennent menaçants. Ces tâches que je reporte jusqu’à ce qu’elles se vengent et me frappent en pleine face. 

 

Alors oui, j’aimerais être cette femme parfaitement organisée, celle qui arrive à tout gérer sans transpirer. Mais honnêtement ? Je préfère survivre avec style, m’accrocher à mes to-do lists fantômes et improviser ma vie comme un freestyle de rappeur en sueur. Après tout, l’essentiel, c’est d’avoir l’air de maîtriser. Le reste, on verra demain. Ou après-demain.