Echange avec Olivia, étudiante en 6ème année à l’école vétérinaire de Lyon, Vetagro Sup. Elle nous donne avis et conseils pour que tout se passe au mieux, autant pour vous que pour votre animal.
La Studieuse (LS) : Quels sont les animaux que l’on retrouve le plus chez les étudiants ?
Olivia (O) : Alors, pour cette question, j’ai une vision un peu particulière parce que à l’école vétérinaire il yen a beaucoup qui ont des chiens mais ça reflète pas la majorité des étudiants en dehors de véto. Je pense que les étudiants ont surtout des chats, lapins/NAC et poissons.
LS : Quels sont les « avantages » et « inconvénients » quand on a un animal et qu’on est étudiant ?
O : Les avantages sont qu’ils font de la compagnie, ça lutte contre la solitude. Les inconvénients sont qu’un jeune animal demande beaucoup de temps au début pour son éducation donc c’est quelque chose à prévoir ! C’est très compliqué à gérer quand il y a des pathologies de type hyperattachement, hyper activité. Il faut prévoir un budget pour son animal pour anticiper les frais. Egalement, il faut le faire garder pendant ses vacances ou en cas de mobilité à l’étranger.
LS : Dans la majorité des cas, les étudiants vivent dans des studios très petits, en tant que professionnel qu’en pensez-vous ?
O : Pour les chiens, il faut bien sûr les sortir très régulièrement mais il y a des chiens qui supportent très bien de passer la journée à l’intérieur. C’est vrai que ça ne convient pas à tous les animaux et cela peut devenir invivable pour un chien hyper actif ou destructeur. Il n’y a pas qu’une réponse, il faut vraiment faire en fonction du caractère et du besoin du chien ! Pour les chats, c’est un peu pareil. Il a été montré qu’il existe des chats « d’intérieur » et d’autres « d’extérieur ». Il ne faut absolument pas mettre un chat « d’extérieur » dans un petit studio car il risque de présenter des troubles du comportement : boulimie, léchage excessif, prédation sur son propriétaire… Cela peut être compliqué de savoir dans quelle catégorie va se trouver un chaton car son caractère se révèle progressivement. Souvent, cela dépend de son milieu de vie de naissance et il existe une part de génétique. Ce sont donc des questions à se poser dès l’adoption. L’autre solution peut être d’adopter un chat adulte dans une association qui aura réussi à déterminer le caractère du chat ainsi que ses besoins.
LS : Est-ce que les animaux plus aptes à vivre en appartement comme les chats, les lapins, peuvent vraiment s’adapter et être heureux dans de si petits espaces ?
O : Oui, certaines races de chat sont sélectionnées pour le fait qu’il soit des chats « d’appartement » comme le Ragdoll ou le Sacré de Birmanie. Pour les lapins, ils n’ont pas un besoin d’explorer important, tant qu’ils sortent en dehors de leur cage et que la taille de leur cage leur permettent de faire plus de 6 bonds à la suite (pour éviter les maladies notamment la pododermatite), il n’y a pas de problème à la vie d’appartement. Il faut toutefois faire attention au mode de vie des rongeurs. En effet, certains sont nocturnes donc peuvent poser des problèmes de sommeil pour leur maître si jamais il vit en studio.
De l’aide financière pour les étudiants
LS : Au niveau des frais vétérinaires qui peuvent être assez élevés, est-ce que c’est vraiment faisable pour les étudiants ?
O : C’est une question essentielle pour le bien être de l’animal et c’est un choix personnel d’investissement ! En effet, avant l’adoption, il faut calculer le budget que coûterait l’animal sur l’année et voir selon les finances de chacun si cela est faisable pour lui. Dans ce budget il faut prévoir les vaccins, qui sont fréquents chez le chiot, puis annuels selon le mode de vie, les anti-parasitaires, la stérilisation, les jouets et accessoires et la nourriture. Il ne faut pas oublier d’économiser pour les urgences et les pathologies. Pour réduire le budget, il est possible d’envisager d’adopter en association un animal déjà vacciné, identifié et stérilisé. De plus, il faut choisir le format et la race de son chien en pensant également au budget. En effet, les chiens de grande taille seront forcément beaucoup plus onéreux à l’entretien. Certaines races sont prédisposées à certaines pathologies donc c’est un budget mensuel à prévoir en plus.
Il existe des mutuelles pour animaux qui marchent sur un principe de cotisation mensuelle et qui prennent en charge une partie des frais. Il faut faire attention à bien lire le contrat car toutes les assurances ne remboursent pas tous les frais. L’alternative est de cotiser de son côté sur un compte « à part » dans lequel il sera possible de piocher en cas d’urgence sur son animal.
LS : Il existe des structures où il est possible de payer moins chers pour les personnes qui n’ont pas les moyens, comment ça se passe exactement ?
O : Alors moi je ne connais que le dispensaire étudiant vétérinaire qui s’occupe des chiens des personnes démunies qui habitent dans la rue ou alors qui sont suivies dans des structures d’accueil. Ce n’est pas une vraie clinique et il n’est pas possible de réaliser des chirurgies. Ce n’est donc pas adapté pour un étudiant qui n’a pas les moyens. Il faut se renseigner pour les dispensaires de la spa. En adoptant un animal via une association, il y a souvent des tarifs préférentiels sur les actes et chirurgies de convenance !
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