« Je ne m’entends plus avec mes parents et je ne sais pas quoi faire… ». Arriver à un certain âge, surtout au moment de l’adolescence, il se peut que nos relations avec nos parents se compliquent… Et ce n’est jamais facile à vivre. Delphine Alladio, coach thérapeute, aborde ce sujet avec nous.

Les cris, les larmes, la rancoeur, l’enfermement… Il y a des conflits familiaux qui nous brisent de l’intérieur. Plus le temps passe, et plus on a cette impression qu’un mur s’installe entre nos parents et nous. On ne s’écoute plus, on ne se comprend plus. Comme une balle de ping-pong, les reproches fusent d’un côté à l’autre. Et l’inévitable arrive. 

« Je ne m’entends plus avec parents » : les conséquences psychologiques

Mais quelle est la principale cause d’un conflit entre un étudiant et ses parents ? « Généralement, les parents ont des attentes particulières concernant leur enfant. Inconsciemment, ils espèrent que ce dernier réalise ce qu’ils n’ont pas pu réaliser. Il y a aussi le fait de ne pas accepter son enfant comme il est, avec son chemin à faire et ses propres expériences en adéquation avec qui il est. Donc le parent, à ce moment-là, ne peut pas écouter le désir de son enfant », explique Delphine Alladio, coach thérapeute. 

Le fait de ne plus s’entendre avec ses parents et de subir cette situation conflictuelle entraîne très souvent un trauma. « Les conséquences psychologiques vont dépendre des capacités du jeune à pouvoir faire un travail sur soi », précise la spécialiste.

Le trauma peut se manifester sous plusieurs formes : addictions, fugue, décrochage scolaire, troubles alimentaires… « Et cela peut aller jusqu’au corps : la prostitution des jeunes qui n’ont pas d’argent car ils sont en rupture avec leurs parents », glisse-t-elle. 

« Je ne m’entends plus avec parents » : quelles solutions ? 

Tout d’abord, l’étudiant doit apprendre à être soi-même, quelles que soient les circonstances. Même si les parents ne sont pas en accord avec cela, il doit rester qui il est, affirmer ses idées et suivre son propre chemin.  « Si on se rebelle par rapport au système parental ou si l’on se soumet, dans les deux, on n’est pas libre et à un moment, ça éclate ». Pour Delphine Alladio, il faut arrêter de vouloir bien s’entendre avec ses parents et d’essayer de leur faire comprendre les choses. « Leur faire comprendre, c’est les rassurer. Or un enfant n’est pas là pour rassurer ses parents ».

Parfois, quitter le domicile famille et prendre ses distances peuvent être la solution. Cela permet à l’étudiant de souffler, de libérer et faire le point. Ne plus se retrouver face à cette pression. « C’est aussi dans la distance et le silence que les choses peuvent se régler. Il faut arrêter de se rabâcher toujours les mêmes choses et se faire continuellement des reproches. Au bout d’un moment, il faut sortir de cette boucle », conseille-t-elle. 

Il faut aussi pouvoir en parler. Il existe des lieux d’écoute pour les jeunes, des centres de planifications et d’éducations familiales, Fil santé jeune… Ce sont des organismes où les étudiants peuvent parler gratuitement à des professionnels, de manière confidentielle et anonyme. 

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